Les troubles articulaires, qui réduisent la qualité de vie et incitent les patients à réduire leur activité quotidienne, peuvent être traités avec succès par la chirurgie de prothèse articulaire avec un taux de succès de 90%.
Le processus de chirurgie prothétique est défini comme la formation d’une articulation artificielle en recouvrant les surfaces articulaires usées de pièces spéciales en métal et en polyéthylène, conçues pour faciliter le mouvement articulaire et réduire la douleur. Les techniques chirurgicales développées il y a cinquante ans réduisent au minimum le problème du frottement grâce à des matériaux offrant une durabilité accrue. Grâce aux progrès dans la conception et l’introduction de nouveaux alliages, des traitements beaucoup plus performants sont offerts aux patients.
La chirurgie prothétique peut être réalisée sur de nombreuses articulations même si les articulations porteuses du genou et de la hanche sont les plus concernées. Soulignant que les articulations de l’épaule font partie des domaines d’application de plus en plus fréquents de la chirurgie prothétique, le professeur Tolga Tüzüner, orthopédiste et traumatologue à l’hôpital Acıbadem Bakırköy, dresse la liste des conditions menant à la chirurgie prothétique : «L’arthrite articulaire avancée (arthrose) ou les maladies rhumatismales entraînent des douleurs et des troubles fonctionnels. Cette condition nuit gravement à la qualité de la vie et à la difficulté à marcher. En effet, la douleur susmentionnée entrave les activités quotidiennes. Lorsque de telles maladies apparaissent et que la pharmacothérapie, la thérapie physique ou les méthodes chirurgicales ne suffisent pas, le remplacement de l’articulation naturelle par une prothèse entre en considération. »
Les patients souffrant de douleurs, d’obstacles accrus au mouvement comme la marche ou la montée d’escaliers et d’une lésion avancée du cartilage articulaire malgré le repos, la médication et l’application de méthodes de thérapie physique et d’injection intra-articulaire deviennent candidats à la chirurgie prothétique.
Bien que la chirurgie prothétique aide à éliminer les affections qui nuisent à la qualité de la vie, elle ne s’applique pas à tout le monde. Déclarant que l’obésité, le diabète non contrôlé, la thrombose veineuse profonde ou les maladies cardiaques sont des facteurs de risque empêchant ces opérations, le professeur Tüzüner ajoute: «Être une femme, avoir des antécédents de maladies articulaires héréditaires, un excès de poids, un emploi supposant une activité physique intensive et un mode de vie sédentaire constituent des risques considérables pour développer ces maladies. On sait également que la polyarthrite rhumatoïde et les lésions cutanées actives augmentent le risque d’infection articulaire. Cependant, ces risques peuvent être réduits de manière significative avec une période de préparation préopératoire efficace et des mesures préventives. Il est important que le chirurgien orthopédiste prenne des mesures préventives et dispose de l’expérience nécessaire pour gérer la situation en cas de complications ou de problèmes éventuels. »
La chirurgie articulaire est appliquée pour réduire la douleur intense et améliorer la qualité de vie. En général, les patients ayant eu recourt aux différents traitements hors chirurgie en vain sont des candidats parfait pour ce type de chirurgie.
Le professeur Tüzüner indique que les considérations postopératoires visent à vérifier si la prothèse est équilibrée et non douloureuse, dans ce cas l’intervention chirurgicale peut être considérée comme réussie. A cet égard il précise: «Il est possible d’obtenir une articulation mobile et indolore chez 90% des patients à la suite d’une chirurgie prothétique. Une amélioration significative est ressentie dans l’exécution d’activités quotidiennes telles que la marche et la montée ou la descente d’escaliers. La disparition de la douleur et la capacité à se mouvoir de manière indépendante prennent de quatre à six semaines après la chirurgie, bien que cela varie d’un patient à l’autre. »
L’amplitude moyenne des mouvements est considérée comme comprise entre 120 et 130 degrés pour l’articulation du genou. Après une période de rééducation postopératoire suffisante, le patient peut reprendre ses activités quotidiennes. Cependant, il n’est pas recommandé d’effectuer une activité intensive post-opératoire, car cela réduirait la durée de vie de la prothèse. Les personnes qui portent des prothèses du genou ou de la hanche ne peuvent généralement pas bouger avec aise. Bien que des techniques et des conceptions améliorant l’amplitude des mouvements du genou soient appliquées de plus en plus ces dernières années, le fait de croiser les jambes ou de s’asseoir sur les genoux peut entraîner des inconvénients en termes de durabilité des prothèses.
Soulignant que les patients peuvent effectuer des exercices et des activités à faible impact après une chirurgie prothétique du genou et de la hanche, tels que la marche, les courses courtes et à faible cadence, la natation, le golf, le tennis et la danse, le professeur Tüzüner déclare: «La reprise par les patients d’activités sportives doit être soumise à l’approbation du médecin. Bien que cela dépende du niveau d’activité en question. Un processus de réadaptation réussi permet d’obtenir une amplitude de mouvements et une force musculaire adéquates. Les exercices de proprioception (prise de conscience de la pression profonde et de la position) avant le retour des activités sportives intenses revêtent une importance capitale. Malgré le fait que cette période varie, les patients ne sont pas autorisés à effectuer de telles activités durant les six mois suivant l’opération. »
Un certain nombre de facteurs conduisent à la chirurgie orthopédique articulaire. Par conséquent, une alimentation équilibrée, le contrôle du poids, l’exercice équilibré pour protéger les muscles et les articulations sont des facteurs importants pour préserver les articulations. En outre, le professeur Tüzüner souligne qu’il est possible qu’une prothèse dure pendant une période pouvant aller de 15 à 20 ans après l’intervention chirurgicale tout en fonctionnant parfaitement bien, et ajoute: « Il est extrêmement important de passer par une période de préparation à la chirurgie et de suivre un processus de physiothérapie postopératoire pour assurer le succès de l’intervention. »